JOUE À FOND avec
Tkay Maidza

Suis-nous pour une série d’entrevues exclusives avec les vedettes de notre campagne où nous parlerons de musique, de créativité, d’identité et d'amour de soi. Reste branchée, inspire-toi et monte le volume!

Q. Comment décrirais-tu ton style?

R. J’aime les coupes des années 90! Des pantalons et des manteaux amples et des hauts écourtés, et j’y ajoute des tendances plus récentes pour une version moderne et futuriste. J’ai définitivement un côté garçon manqué. Je fais un peu de sport. J’aime les jeux vidéo. J’aime porter des souliers de course. Et ma chambre n’est pas toujours rangée. Je peux aussi m’habiller plus masculin et je me fous de ce que les gens pensent, parce que s’ils n’aiment pas ça, ce ne sont pas le genre de personnes que je veux dans ma vie.

Q. Est-ce que tu t’habilles plus chic quand tu sors?

R. Si on se croise dans un club, même s’il y a peu de chances que ça arrive, je suis une tout autre personne. Le genre de fille énervante, mais amusante. La dernière fois que je suis sortie, on était dehors et un groupe m’a reconnu. Ils nous ont proposé d’aller dans un party chez quelqu’un. Je leur ai répondu, « Seulement si tu rappes pour moi. » Ils ont continué de m’inviter et moi j’ai continué à leur faire la même demande. J’ai continué de les ennuyer au point où ils devaient tellement se demander ce qui se passait. Je m’en sors vraiment souvent parce que je suis petite et cute.

Q. Penses-tu que les choses sont plus difficiles pour les femmes, surtout en musique?

R. Les femmes doivent probablement travailler deux fois plus fort que les gars. Et j’ai l’impression qu’on doit toujours compétitionner entre femmes. Il y en a toujours une ou deux au-dessus du lot, et les autres doivent continuellement se battre pour avoir leur moment de gloire. Alors que pour les hommes, oui ils sont en compétition, mais personne ne donne d’importance au fait qu’ils sont un contre l’autre. Pour les filles, on doit toujours avoir un look parfait et être super productive, ce qui est complètement irréaliste.

Q. Comment continues-tu à garder la tête haute dans tout ça?

R. Mon bien le plus précieux, c’est un livre qui s’appelle « The Little Book of Hope », et c’est ma mère qui me l’a offert. Quand je me sens mélangée ou si j’ai une question, ou même quand je n’ai pas de question, je l’ouvre et j’y trouve toujours un message pour m’éclairer. Il y a deux jours, j’étais en train d’écrire et je me suis dit : j’ai besoin d’une pause. J’ai ouvert le livre au hasard et j’y ai lu, « Les meilleures idées sont celles que tu n’arrives pas à terminer. » Et je me suis dit, ok, peut-être que je devrais continuer à y travailler. On ne sait jamais ce qu’on va y découvrir.

SOIS AUTHENTIQUE. SOIS
TOI-MÊME.
SOIS AUTHENTIQUE. SOIS
TOI-MÊME.

Q. Écrire de la musique, comment ça se passe pour toi?

R. Pour moi, faire de la musique, c’est euphorique. Je peux m’y évader. Je me sens souvent isolée. Et quand je fais de la musique et que j’ai envie de créer, c’est là que je me sens en vie. C’est une sensation de chaleur qui te donne l’impression de voler. Est-ce que ça a du sens? C’est comme de flotter dans un espace qui n’existe pas.

Q. En parlant d’isolement, qu’as-tu appris la dernière année?

R. Cette année m’a rendu vraiment triste pour toutes les anciennes versions de moi-même. J’ai vécu tellement de choses et j’ai vraiment été blessée. J’ai dû accepter tout ça. Ma famille a déménagé de l’Afrique à l’Australie en 2001. Donc, je suis de la première génération. En Australie, il n’y a pas beaucoup de filles à la peau foncée. Tu apprends vite à te fondre dans la masse parce que tu ne veux pas de problèmes. Je me souviens être allée chercher mon frère à son cours de tennis, et l’entraîneur est venu nous voir. « Deviner quoi? J’ai acheté une Barbie noire à ma nièce pour qu’elle n’ait plus peur quand elle vous voit sur le terrain ». Je me suis demandé pourquoi il nous avait dit ça. J’ai vu tellement de parallèles lorsque des gens publiaient de l’information sur la manipulation raciale sournoise et ça m’a rappelé des souvenirs de mon enfance. Ça m’a ouvert les yeux. J’ai longtemps pensé que ça ne m’affectait pas, alors qu’en fait, je le vivais. Maintenant, je le dénoncerais.

Q. Quels conseils donnerais-tu à la version de toi plus jeune?

R. Je crois que la raison pour laquelle beaucoup de musiciens deviennent qui ils sont, c’est parce qu’ils créent le monde qui devrait exister, et qu’ils font confiance en leur instinct pour les guider. En milieu de parcours, tu pourrais avoir beaucoup d’opinions qui s’opposeront à ton jugement. C’est important de faire confiance à ta vision et de rester fidèle à toi-même.